Stop aux déchets ! c’est possible…

L’objectif « zéro déchet » est une question de volonté politique. Le capitalisme productiviste est à l’origine de ce problème écologique majeur et d’ahurissantes inégalités sociales: les plus pauvres sont toujours les premiers touchés par les dégâts environnementaux et les derniers servis pour manger BIO. Là encore, « l’humain d’abord » n’est pas un vain mot.

De juteux bénéfices payés parVous !

En France, les déchets sont (mal)gérés à plus de 90% par le secteur privé (dans les Alpes Maritimes Véolia a le monopole), avec de juteux bénéfices : le cynisme allant jusqu’à nous faire payer pour dépolluer des zones qu’ils ont polluées.

Obsolescence programmée de nos appareils électroniques et de nos vêtements passés de mode, emballages, suremballages, gadgets plastiques inutiles, produits jetables et publicités polluent nos paysages, encombrent nos poubelles et font de nous de vrais  « chef-opérateurs bénévoles de poubelles domestiques ».

On n’élimine pas les déchets !

Le recyclage c’est 20% des ordures ménagères.  Le reste ira essentiellement en décharge (36%) ou à l’incinérateur (30%). Après l’incinération d’une tonne de déchets, il reste encore 300 kg de mâchefers à enfouir et 6000 m3 de fumées, sans compter les effluents liquides polluants, très bons pour votre cancer!

Du début à la fin de la chaîne, le capitalisme productiviste exploite les ressources (la nature et les hommes) et génère des déchets dont on ne sait plus que faire. Les déchets sont la troisième grande pollution qui contribuent à polluer le sol, l’air, et l’eau et à renforcer l’effet de serre (20% des émissions de gaz).

 

Quelques chiffres…

Sous le régime de production capitaliste, Un résident français c’est (calcules basés sur la source ADEME 2012):

* 345 Kg/an de déchets industriels…

* 243 Kg/an de déchets liés au traitement de l’eau (inclus sanitaires…)…

* 395 Kg/an de déchets liés aux services (ordinateurs, matériel de bureau, papiers, produits d’entretien, …)

* 450 Kg/an de déchets ménagers… c’est même plus de 650Kg par habitant dans les Alpes maritimes !

* 4 Tonnes/an de déchets du bâtiment (BTP, gravats, …)

* Soit un total de 5.5 tonnes à 7 tonnes de déchets par français selon les années !

* Un mode de vie qui nécessiterait 3 planètes Terre !

Et tout cela, ce n’est pas tant que l’on consomme trop, mais c’est essentiellement que l’on produit mal ! par exemple chez Thales, les ouvriers demande et savent produire des satellites de manière écologique, mais la direction refuse les investissement et la recherche en ce sens, préférant augmenter les dividendes en réduisant le personnel…

  Alors que faire ?

Repenser le chemin des déchets pour en produire moins.

À Capannori (Italie) c’est par la révolte contre les déchets que l’économie s’est relocalisée. Cela coûte-t-il cher ? … Bien moins que l’incinérateur ! Les dépenses publiques ont diminué. Et cette expérience a été mise en place très rapidement. La créativité des citoyens est immense : commerces sans emballages, ressourceries  avec des génies du « répar’tout », finie l’obsolescence !

Je vous laisse imaginer si dans la région de Cannes et de Grasse, villes comprenant l’ex-aérospatiale aujourd’hui Thales, les fleurons de l’industrie chimique des arômes et des parfums, et situées juste à coté de Sophia-Antipolis, nous ne serions pas capable de trouver de brillants cerveaux et des bras valeureux (le taux de chômage à Cannes tourne autour de 15%)  pour se lancer dans cette aventure émancipatrice pour tous.

Relocalisation de l’économie. Moins de conditionnements couteux. Moins de Publicité (sur les panneaux et sur les paquets). Des objets et des batiments conçus pour être réemployés, recyclés, et facilement triés. Créons les emplois non-délocalisables et formons les salariés pour accompagner tous ces changements…

Loin du profit privé capitaliste et des technocrates, c’est par une véritable Planification démocratique incluant chaque échelon de la citoyenneté communale que nous voulons faire émerger une filière publique et coopérative de la transition écologique… Et les déchets ne sont qu’un des angles d’attaque: il y a aussi le logement, les transports, l’énergie, la vrai démocratie…

 

Jérémie OZOG, PG (Cannes-Grasse)

 

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